Taxonomie de Bloom : les 6 niveaux d’apprentissage + exemples

Vous est-il déjà arrivé de terminer une formation ou un cours en vous rendant compte que vos apprenants se souvenaient des faits mais n'avaient pas vraiment "compris" ? C'est là qu'entre en jeu la taxonomie de Bloom, un cadre simple mais efficace qui aide les formateurs et les enseignants à concevoir un apprentissage qui s’ancre réellement.

La taxonomie de Bloom montre la manière dont les apprenants progressent du simple rappel de connaissances à l’application, l’analyse, puis jusqu’à la création de quelque chose de nouveau à partir de ce qu’ils ont appris. En comprenant les différents niveaux de la taxonomie de Bloom, vous pouvez vous assurer que vos apprenants ne se contentent pas de cocher des cases, mais qu'ils développent réellement leurs compétences et leur compréhension. Voyons en quoi consiste la taxonomie de Bloom, pourquoi elle est importante et comment l'utiliser pour créer des expériences d'apprentissage réellement significatives.

Publié le
20 nov. 2025
Mis à jour le
21 nov. 2025
Temps de lecture
12 Minutes
Rédigé par
Eliz - Commercialisateur de produits

Qu’est-ce que la taxonomie de Bloom, en termes simples ?

Imaginez la taxonomie de Bloom comme une échelle de compétences cognitives. Au bas de l'échelle, les apprenants commencent par se souvenir des informations de base. Au fur et à mesure qu'ils gravissent les échelons, ils commencent à comprendre, à appliquer, à analyser, à évaluer et, enfin, à créer quelque chose de nouveau à partir de ce qu’ils ont appris.

En termes simples, il s'agit d'un outil qui vous aide à répondre à des questions telles que celles-ci :

  • "Que veux-je réellement que mes apprenants soient capables de faire après ce cours ?"

  • "Suis-je en train d’évaluer une vraie compréhension ou seulement la mémoire à court terme ?"

Ce cadre aide les enseignants à dépasser la mémorisation mécanique. Dans le cadre de la formation professionnelle, il garantit que les collaborateurs ne se contentent pas de connaître les règles ou les procédures, mais qu'ils peuvent aussi les appliquer, résoudre des problèmes et innover au quotidien. En d'autres termes, il comble l’écart entre la connaissance et l'application pratique.

Forts de cette compréhension, nous pouvons maintenant nous pencher sur l'évolution de la taxonomie de Bloom au fil du temps.

Explication de la taxonomie de Bloom originale et révisée (1956 vs 2001)

En 1956, le psychologue Benjamin Bloom et ses collègues ont présenté ce que nous appelons aujourd’hui la taxonomie de Bloom. Leur objectif était de créer un cadre structuré pour classer les objectifs pédagogiques et aider les enseignants à aller au-delà de la mémorisation pour favoriser une pensée plus approfondie. La taxonomie originale comportait six niveaux :

  1. Connaissance : rappeler des faits, des dates, des termes ou des informations de base.

  2. Compréhension : comprendre la matière et en saisir le sens.

  3. Application : utiliser les connaissances dans des situations pratiques.

  4. Analyse : décomposer l’information pour en comprendre les relations.

  5. Synthèse : combiner les informations pour former une nouvelle idée ou pour proposer des solutions.

  6. Évaluation : porter des jugements basés sur des critères et des normes.

Cette hiérarchie aidait les enseignants à concevoir des leçons menant progressivement à une compréhension approfondie et à la pensée critique.

En 2001, Lorin Anderson et David Krathwohl ont révisé la taxonomie pour la rendre plus dynamique et adaptée à l’apprentissage moderne :

  1. Se souvenir

  2. Comprendre

  3. Appliquer

  4. Analyser

  5. Évaluer

  6. Créer

 

Les changements peuvent sembler subtils, mais ils ont eu un impact important. Chaque niveau est devenu un verbe focalisé sur l’action, mettant l’accent sur ce que l’apprenant fait plutôt que sur ce qu’il sait. "Synthèse" est devenue "créer" et s’est déplacée au sommet, soulignant que l’innovation et la résolution de problèmes sont les formes d'apprentissage les plus élevées.

Aujourd’hui, ce cadre est utilisé partout, des universités aux programmes de leadership en entreprise, car la réussite réelle dépend non seulement de la connaissance des faits, mais aussi de l'application et de la création de nouvelles solutions.

Dans la prochaine section, nous examinerons chacun des six niveaux plus en détail, avec des exemples pratiques pour les appliquer facilement dans l’enseignement et la formation professionnelle.

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Les 6 niveaux de la taxonomie de Bloom (avec exemples)

Comprendre la taxonomie de Bloom est une chose, mais voir comment fonctionne chaque niveau en pratique la rend beaucoup plus utile. Voici donc la théorie mise en action. Chaque niveau de la taxonomie représente un type de pensée différent, du simple rappel à la création de haut niveau. Vous pouvez la concevoir comme un voyage allant de "Je sais" à "Je peux faire" jusqu’à "Je peux innover".

Voici un aperçu détaillé de chaque niveau, avec des exemples concrets :

1. Se souvenir : construire les bases

De quoi s'agit-il : Il s'agit de rappeler des faits, des définitions ou des concepts de base. À ce stade, les apprenants peuvent identifier ou énumérer des informations, sans forcément encore en saisir le sens.

Exemple : Énumérer les étapes d'un protocole de service client ou rappeler les valeurs fondamentales de l'entreprise.

Pourquoi c'est important : La mémorisation est le point de départ de l'apprentissage. Sans base solide, il est difficile d’avancer vers des niveaux plus élevés comme l’analyse ou la création.

 

2. Comprendre : donner du sens à l'information

De quoi s'agit-il : Les apprenants vont au-delà de la simple mémorisation pour expliquer des idées avec leurs propres mots, résumer un contenu ou interpréter un sens.

Exemple : Résumer les points clés d'une nouvelle politique interne ou expliquer pourquoi un processus est important.

Pourquoi c'est important : La compréhension garantit que les apprenants ne se contentent pas de répéter des informations, mais qu'ils les intègrent, ce qui les prépare à les appliquer concrètement.

3. Appliquer : mettre les connaissances en pratique

De quoi s'agit-il : Ce niveau met l'accent sur l’utilisation des connaissances acquises dans des situations réelles. Les apprenants démontrent leur capacité à appliquer ce qu’ils ont appris.

Exemple : Utiliser un nouveau logiciel pour accomplir correctement une tâche ou suivre un protocole de sécurité pendant une formation sur le lieu de travail.

Pourquoi c'est important : L'application est le moment où l'apprentissage commence à se traduire en action. Les employés capables d’appliquer leurs connaissances sont plus confiants et plus efficaces.

4. Analyser : décomposer et examiner l'information

De quoi s'agit-il : Les apprenants étudient les relations, les modèles ou les structures, identifient des causes et effets ou comparent différentes approches.

Exemple : Comparer deux stratégies marketing et identifier leurs forces et leurs faiblesses.

Pourquoi c'est important : L’analyse stimule la pensée critique et aide les apprenants à comprendre des informations complexes et à prendre des décisions éclairées.

 

5. Évaluer : porter des jugements éclairés et prendre des décisions

De quoi s'agit-il : A ce stade, les apprenants évaluent les informations et justifient leurs décisions en comparant différentes options selon des critères.

Exemple : Recommander des améliorations pour un module de formation à partir des retours des employés.

Pourquoi c'est important : L'évaluation apprend aux apprenants à penser de manière critique et à prendre des décisions argumentées, des compétences essentielles pour le leadership et la résolution de problèmes.

 

6. Créer : innover et produire quelque chose de nouveau

De quoi s'agit-il : Le niveau le plus élevé, "Créer", implique de combiner des connaissances et des compétences pour générer des idées, des solutions ou des produits originaux.

Exemple : Concevoir un nouveau programme d'intégration des employés à distance ou développer une campagne de marketing innovante.

Pourquoi c'est important : La création est le lieu de la véritable innovation. Les apprenants ne se contentent plus de suivre des instructions : ils proposent des idées et des solutions qui améliorent les processus et les résultats.

 

Chaque niveau s’appuie sur le précédent, créant un chemin clair allant de la simple compréhension à la résolution de problèmes complexes. En comprenant ces étapes, les formateurs peuvent concevoir des cours et des activités qui guident naturellement les apprenants, garantissant qu’ils n’absorbent pas seulement l’information, mais qu'ils savent aussi comment l’utiliser efficacement. Ce qui amène à la question suivante : comment appliquer cette théorie dans une formation ou un enseignement concret ?

Comment appliquer la taxonomie de Bloom dans la pratique ?

L'application de la taxonomie de Bloom consiste à structurer l'ensemble de l'expérience d'apprentissage. Voici comment cela fonctionne en pratique :

  1. Démarrez avec des objectifs d'apprentissage clairs : Déterminez ce que vous souhaitez que les apprenants accomplissent à chaque étape.

  2. Associez activités et niveaux cognitifs : Utilisez des exercices et des projets qui correspondent à chaque niveau de Bloom. La lecture correspond au niveau "se souvenir", tandis qu’un travail de résolution de problème en groupe relève d’"analyser" ou de "créer".

  3. Créez des évaluations qui mesurent la progression : Testez non seulement la mémoire, mais aussi l'application, l'analyse et la créativité. Passez de simples questionnaires (se souvenir/comprendre) à des projets complexes (évaluer/créer).

Par exemple, dans le cadre d'une formation de conformité en entreprise, les employés peuvent commencer par mémoriser les règles de sécurité, puis comprendre pourquoi elles sont importantes, les appliquer dans des études de cas, analyser des scénarios de risque, évaluer des résultats et enfin créer de nouveaux plans d’amélioration.

Lorsqu'elle est bien utilisée, la taxonomie de Bloom aide les formateurs à concevoir une véritable feuille de route de l’apprentissage, en s'assurant que les connaissances passent d’une compréhension théorique à une action concrète.

Examinons maintenant des exemples de son application dans les entreprises et les établissements d'enseignement.

 

Exemples de la taxonomie de Bloom dans l'éducation, les évaluations et la formation en entreprise

Voir la taxonomie de Bloom en situation réelle la rend particulièrement utile. Cette section explore ses applications en milieu éducatif et professionnel. Vous découvrirez comment les six niveaux guident la conception des cours, des évaluations et des activités, aidant les apprenants à construire leurs connaissances de manière progressive et significative.

Dans les formations pour adultes ou en entreprise

Les formateurs en entreprise peuvent utiliser la taxonomie de Bloom pour structurer les ateliers, l'apprentissage en ligne et les programmes de formation mixte. En voici un exemple :

  • Se souvenir/Comprendre : les apprenants révisent les procédures clés et expliquent leur importance.

  • Appliquer/Analyser: Ils abordent des scénarios réalistes, résolvent des problèmes et comparent les résultats.

  • Évaluer/Créer : ils analysent les performances et proposent de nouvelles améliorations du processus.

Cette approche structurée transforme l'apprentissage passif en développement actif des compétences, ce qui améliore réellement la performance et la prise de décision.

 

Dans les écoles et l'enseignement supérieur

Les enseignants utilisent les niveaux de Bloom pour concevoir des programmes, des devoirs et des examens. Un professeur de sciences peut par exemple demander aux élèves de :

  • Se souvenir : définir des termes scientifiques.

  • Comprendre : expliquer les principes d'une expérience.

  • Appliquer : réaliser l’expérience.

  • Analyser : interpréter les résultats et identifier des tendances.

  • Évaluer : critiquer la méthodologie d’une étude.

  • Créer : proposer une nouvelle expérience basée sur les conclusions.

En progressant à travers ces niveaux, les apprenants développent une pensée critique et des compétences de résolution de problèmes qui dureront toute leur vie.

Maintenant que vous disposez d'une bonne compréhension de la taxonomie de Bloom, vous pouvez désormais formuler des objectifs pédagogiques et des questions plus précises.

 

Questions et objectifs d’apprentissage basés sur la taxonomie de Bloom

L’un des usages les plus pratiques de la taxonomie de Bloom est la création de questions et d’objectifs d’apprentissage ciblant chaque niveau de pensée. Des objectifs clairs définissent ce que les apprenants doivent être capables de faire, tandis que des questions bien formulées permettent d’évaluer s’ils ont atteint ce niveau.

Voici des verbes d’action et des exemples de questions pour chaque niveau :

  • Se souvenir : lister, définir, rappeler.
    Exemple de question : "Peux-tu lister les principales étapes du processus d’onboarding ?"

  • Comprendre : expliquer, résumer, décrire.
    Exemple de question : "Comment expliquerais-tu l’importance de suivre ces étapes d’onboarding ?"

  • Appliquer : démontrer, utiliser, résoudre.
    Exemple de question : "Peux-tu utiliser la checklist d’onboarding pour guider une nouvelle recrue lors de son premier jour ?"

  • Analyser : comparer, différencier, organiser.
    Exemple de question : "Quelles différences peux-tu identifier entre deux approches d’onboarding ?"

  • Évaluer : évaluer, justifier, critiquer.
    Exemple de question : "Comment évaluerais-tu l’efficacité du processus d’onboarding actuel ?"

  • Créer : concevoir, développer, inventer.
    Exemple de question : "Peux-tu concevoir une nouvelle stratégie d’onboarding pour des employés en télétravail ?"

 

En combinant ces verbes et ces questions, vous pouvez créer des objectifs d'apprentissage spécifiques et mesurables.

Par exemple : "À la fin de ce cours, les participants seront capables d'évaluer le processus d’onboarding et de concevoir une stratégie d'intégration améliorée".

Cette approche garantit que votre formation couvre tous les niveaux cognitifs, de la mémorisation à la création, afin que les résultats d'apprentissage soient à la fois clairs et exploitables.

De la théorie à la pratique : comment un LMS rend la taxonomie de Bloom plus intelligente

Imaginez maintenant que la taxonomie de Bloom soit associée à un système de gestion de l'apprentissage (LMS) tel que Easy LMS. C’est là qu'elle devient encore plus intéressante :

  • Parcours d’apprentissage structurés : concevez facilement des cours qui suivent les niveaux de Bloom.

  • Contenus interactifs : engagez les apprenants avec des quiz, des vidéos et des exercices qui ciblent des compétences cognitives spécifiques.

  • Suivi des progrès et des indicateurs : identifiez quels apprenants progressent dans les niveaux et quels domaines doivent être améliorés.

  • Contenus réutilisables et évolutifs : utilisez les mêmes supports pour plusieurs clients, chacun disposant d'un portail personnalisé.

 

Pour les consultants et organismes de formation, cette combinaison permet de gagner un temps considérable sur le plan administratif tout en garantissant que les apprenants développent de vraies compétences et ne se contentent pas de cocher des cases. Essayez-le gratuitement et constatez la différence !

Ressources utiles

  1. Bloom’s taxonomy of cognitive learning objectives

  2. Using Bloom’s Taxonomy to Write Effective Learning Objectives

  3. Bloom’s Taxonomy of Measurable Verbs

Questions fréquentes

Quels sont les 6 niveaux de la taxonomie de Bloom ?
Que sont les verbes d'action de la taxonomie de Bloom ?
Qu'est-ce que la pyramide taxonomique de Bloom et comment est-elle utilisée ?
Comment la taxonomie de Bloom est-elle utilisée dans les évaluations et l'enseignement ?
Pourquoi la taxonomie de Bloom est-elle toujours pertinente dans l'apprentissage moderne ?
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